Le Jardin médiéval de la Maison Labat

Depuis 2008, l'association Adichats a patiemment mis en place un jardin d'inspiration médiévale, dans le parc de la Maison Labat. Ce jardin, ouvert à tous, permet de découvrir des plantes cultivées au Moyen-âge, leurs utilisations et leurs vertus. Enrichi continuellement, il se densifie chaque année et accueille de nouvelles espèces au fil des saisons. 

 

Au cours de votre visite, vous apercevrez des plantes médiévales réparties dans différents carrés. Au Moyen-âge, les plantes étaient disposées sur des plates-bandes, entourées de plessis. Ces barrières en osier tressé permettaient de délimiter les plantations, mais également de protéger les plantes du vent, les jeunes pousses du soleil et maintenaient l'humidité du sol. Surélevés, les carrés permettent aussi de protéger les plantes des animaux de basse-cour. 

Au Moyen-âge, le jardin est appelé hortus, sa superficie est restreinte et densément plantée. On distingue trois sortes de jardins médiévaux :

 

- Les jardins d'agrément que l'on retrouve dans les châteaux, réservés aux nobles destinés au repos, à la promenade, aux jeux et discussions privées où troubadours déclament leurs ouvrages. Dans ces carrés courtois, les couleurs, les senteurs et les saveurs sont à l'honneur afin de mettre les sens en éveil. Roses, feuilles d'acanthe, Lilas, delphinium, etc.

 

- Les jardins de production, jardins potagers appelés hortulus, sont dédiés exclusivement à l'alimentaire. On y trouve des légumes, appelés alors des "herbes", qui diffèrent si l'hortulus est celui de petites gens ou de nobles seigneurs. En effet, les nobles se nourrissent des parties supérieures des plantes, celles qui s'élèvent vers Dieu, alors que les paysans mangent les parties basses et les racines, en contact avec la terre. Dans un hortulus noble on trouve par exemple des artichauts, des fèves et des petits pois, alors que dans un hortulus paysan, on trouvera davantage des panais, choux, ail, oignon, raifort... 

 

- Le jardin monastique ou jardin de cloître, est un savant mélange des différents jardins que l'on pouvait trouver au Moyen-âge. Les moines réguliers vivant de manière recluse, ils devaient être autonomes quant à leurs besoins quotidiens. Les jardins monastiques comprenaient à la fois des carrés potagers, des carrés aromatiques où l'on trouvait les plantes médicinales, des carrés techniques où poussaient les plantes tinctoriales et textiles, des carrés bouquetiers dont les fleurs  servaient à la décoration des autels lors des cérémonies, des carrés céréaliers, un verger, et enfin des vignes. 

 

Plan du jardin


Symbolique et organisation du jardin

Au Moyen-âge, le jardin monastique faisait pleinement partie de la vie quotidienne et spirituelle. Son ordonnancement suivait des règles précises, de façon à créer un espace propice à la méditation tout en évoquant le paradis terrestre. La symbolique religieuse dans l'organisation du jardin monastique est prépondérante. Vous pourrez retrouver la croix, formée par les massifs, toujours au nombre de quatre, ou l'un de ses multiples. Le chiffre quatre évoque par ailleurs les quatre fleuves du paradis. Le cercle est également présent et évoque le divin, le céleste, tandis que le carré fait référence au terrestre. 

Enfin, la plupart du temps, une fontaine se trouvait au milieu du jardin, évoquant le baptême et la pureté. 

 

L'herbularius ou jardin des simples (massifs 1 à 6 et 10 à 12)

L'herbularius est le nom donné aux carrés où sont cultivées les plantes médicinales. Elles sont généralement regroupées selon les maladies traitées. Vous y découvrirez saponaire, sedum, garance, verveine, camomille, benoîte, pulmonaire, santoline, aigremoine, consoude, citronnelle, mélisse, etc. 

Dans le carré n°6, vous trouverez également des plantes techniques comme le genêt des teinturiers et le chardon marie, qui servait à carder la laine. 

 

L'hortulus ou le potager (massifs 7 à 9)

L'hortulus est un jardin de production alimentaire. On y cultive les légumes qui sont appelés herbes au Moyen-âge. Très souvent cuites à l'eau dans un pot au-dessus du feu, ce qui a donné la fameuse recette du pot-au-feu. Vous y trouverez du raifort, de l'oignon rocambole, de la ciboulette, des choux, de l'ail des jardins, de la salade et de la poirée. 

 

Les aromatiques

Au Moyen-âge, le poivre et le sel sont des aliments coûteux réservés aux élites, consommateurs privilégiés. Les plantes aromatiques  sont donc très utilisées à cette époque dans l'alimentation quotidienne de chacun, et le sont toujours aujourd'hui. Vous retrouverez des plantes connues comme l'oseille, la marjolaine, le thym, le romarin, le fenouil, absinthe, balsamite. 

 

Les carrés bouquetiers (massifs B&F)

Vouées à orner les églises durant les édifices religieux, les fleurs que vous pouvez observer dans ces deux massifs obéissent à un code couleur précis rappelant celles associées à la Vierge Marie. Dans ces carrés poussent principalement des roses et des oeillets. 

 

Les carrés courtois

Ces massifs sont volontairement placés à l'extérieur de l'enclos car ils sont plutôt représentatifs des jardins que l'on pouvait trouver dans les châteaux. Voués aux jeux et aux frivolités, ces jardins sont aussi le lieu où l'on cultive les fleurs aux couleurs et aux parfums variés. Les carrés courtois regorgent d'acanthe, roses trémières, lilas, iris et millepertuis. 

 

Les plantes magiques (massif C)

Utilisées au Moyen-âge pour faire des onguents et autres décoctions, ces plantes sont rattachées à de fortes croyances, elles sont cependant dangereuses si on les utilise à mauvais escient. Il est fortement déconseillé de les toucher. Vous verrez dans ce carré de la digitale, de la datura et du solanum. 

 

Le pommarium ou le verger

Au Moyen-âge, les vergers sont souvent situés dans les cimetières, car l'arbre, avec ses racines souterraines et ses branches qui s'élèvent vers le ciel symbolise le voyage de l'âme. Dans notre verger, figurent pêcher, prunier, pommier, cerisier et amandier. 

 

Les vignes

Avant tout un symbole religieux, le vin est aussi utilisé lors des événements liturgiques ainsi que dans l'alimentation courante du monastère. Il représente également un revenu économique car le surplus de production était revendu. 

 

 

Adresse du jardin

Maison Labat, 7 Rue Eugène Faivre, 33730 Villandraut